nesto

22 octobre 2019

Photo de l'équipe de nesto

nesto

Malik Yacoubi, PDG et cofondateur

21 employés

Montréal

nesto : un modèle de croissance et de collaboration

Récipiendaire du prix du public du Forum Fintech 2018, nesto est passée de quatre à 21 employés en moins d’un an. Cette jeune pousse s’est donné pour mission de démocratiser l’accès aux nombreux produits hypothécaires sur le marché. Depuis son lancement en novembre 2018, elle a octroyé près de 100 millions de dollars de prêts hypothécaires et vise le milliard pour l’année à venir.

 

À l’aube du Forum Fintech 2019, nous avons discuté Malik Yacoubi, PDG et cofondateur de nesto, pour en apprendre davantage sur cette nouvelle technologie financière et sur l’avenir de la Fintech québécoise.

Bonjour Malik, dis-moi, comment décrirais-tu la mission et l’avantage concurrentiel de nesto en quelques mots?

Notre mission est assez claire, c’est d’offrir une expérience de financement hypothécaire positive, transparente et simplifiée, et ce, du début à la fin.

 

Nous utilisons les technologies pour analyser et trouver les meilleures solutions hypothécaires pour nos clients. Nous leur donnons le contrôle de leur expérience afin qu’ils puissent voir la progression de leurs démarches et qu’ils comprennent les différentes options et l’impact de leur choix.

 

Comme partenaire de plus de 20 prêteurs à travers le Canada, nous recevons les produits hypothécaires, les codifions et les entrons dans une base de données, ce qui nous permet de les ressortir et de les communiquer facilement. Le modèle nesto est transparent en ce qui concerne les différentes conditions, comme les restrictions, les pénalités et les options de paiement accéléré.

 

Et pas besoin de négocier! Les clients ont automatiquement le meilleur taux hypothécaire en fonction de leurs besoins. C’est cela qui est vraiment unique! De plus, notre service hybride permet aux clients de remplir leur demande en ligne à partir d’un mobile ou d’un ordinateur et d’obtenir les conseils de nos courtiers.

 

D’où vous est venue l’idée de ce projet?

Karim Benadallah et moi bâtissons des entreprises de technologie ensemble depuis 20 ans, notamment en marketing et en paiement mobile. On faisait de la Fintech avant que le mot Fintech n'existe. On voulait depuis quelques années créer une autre compagnie et comme on avait une bonne expertise en Fintech, on s’est concentrés sur ce domaine.

 

Rapidement, on a approché Diagram ventures Ouvre une nouvelle fenêtre, un fonds d’investissement et un incubateur de projets technologiques dans les secteurs de l’assurance et de la finance. En travaillant avec eux, le marché des prêts hypothécaires a atterri sur la table. Pour avoir nous-mêmes magasiné des hypothèques par le passé, nous savions que l’expérience n’était pas simpleNous voulions en outre travailler sur quelque chose qui aurait un véritable impact sur la vie des gens.

 

Tous les facteurs étaient donc rassemblés et la technologie n’avait pas encore bouleversé ce grand marché. C’était exactement l’opportunité qu’on recherchait et on s’est mis au travail.

 

À l’époque, Damien Charbonneau était responsable de l’innovation chez Diagram. Il a été tellement motivé par le projet nesto qu’il s’est joint à notre équipe comme chef des opérations. Puis on a recruté Chase Belair, un expert en courtage hypothécaire qui avait une entreprise à Ottawa. On l’a convaincu de déménager à Montréal pour bâtir nesto avec nous.

 

Alors, en mai 2018, on était quatre associés avec un peu d’argent dans un compte de banque et un white board.

D’après toi, qu’est-ce qui est audacieux dans votre projet?

C’est qu’on a essayé de simplifier ce qu’une industrie complexifiait depuis des années. C’est audacieux de vouloir transformer un aussi gros marché quand tu sais que tous tes concurrents ont des milliards de dollars.

 

Au moment de vous lancer, est-ce que vous sentiez qu’il y avait un besoin de réinventer l’écosystème financier?

Je ne pense pas qu’on a besoin de réinventer l’écosystème, mais plutôt de l’adapter à la réalité et à la clientèle qui veut en faire plus en ligne.

 

Cela dit, je pense qu’il y a un réel besoin d’accélérer la collaboration entre les Fintech et les grandes institutions financières canadiennes. Ça a déjà commencé, mais ça pourrait être encore mieux intégré.

 

Il y a également un projet qui est discuté au Canada autour de l'open banking. À mon avis, ça c’est la plus grande opportunité pour les Québécois d’accéder à un meilleur système bancaire, plus transparent, où les clients seront en contrôle et auront accès à des produits financiers plus personnalisés.

La Fintech a-t-elle déjà un impact sur l’écosystème financier au Québec?

C’est un petit secteur et on est encore loin de la transformation possible pour le Québec. D’après moi, les Fintech vont d’abord transformer la manière dont les gens s’informent sur les produits financiers ou s’en procurent. Et elles accéléreront la croissance des possibilités parmi lesquelles choisir.

 

Comment le Québec devrait-il se positionner par rapport aux Fintech?

À mon avis, c’est primordial que les clients aient le choix et qu’ils aient accès aux choix. C’est inévitable, le marché de la finance va se transformer et se faire transformer dans les 10 prochaines années. Le Québec a la chance d’être l’un des précurseurs dans ce domaine, notamment grâce à la qualité de sa main-d’œuvre, autant en ingénierie qu’en marketing, et au bilinguisme inhérent des Montréalais, qui nous permet de servir des gens d’un peu partout.

 

Je pense qu’il est important d’accélérer nos investissements et de saisir cette énorme opportunité mondiale qui représente des milliards de dollars. C’est important de la nourrir pour créer des emplois de qualité et de la richesse pour le Québec. Pour y arriver, nous devons développer des programmes qui favorisent et encouragent les collaborations entre les grandes institutions financières et les Fintech afin de livrer des produits qui tiendront la route une fois mis en marché.

 

 

À lire aussi:

 

 

Dernières nouvelles