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Le 18 décembre 2023

Perspectives économiques 2024: comment surmonter l’incertitude et saisir les opportunités?

 

Le ciel économique s’est assombri depuis la pandémie, créant un climat d’incertitude peu propice à la bonne marche des affaires. En se tournant vers 2024, la question demeure pour les entrepreneurs : comment naviguer dans ces eaux turbulentes ? Voici des conseils pratiques pour mieux affronter les défis actuels et préparer l’avenir.

 

Perspectives economiques

 

En 2020, la pandémie a ébranlé les fondements de l'économie. Les gouvernements ont alors été contraints d'arrêter des pans entiers de l'économie, ce qui a déclenché une chute drastique du PIB. Une vague d’aides financières a été déployée pour soutenir entreprises et consommateurs. À la fin des confinements, une reprise s’est amorcée marquée par un rebond des échanges commerciaux en 2021 et 2022, suivie d'un ralentissement notable en 2023.

 

Les perturbations dans les chaînes d'approvisionnement, les changements dans les comportements de consommation et les défis de recrutement, forçant les entreprises à hausser les salaires, ont généré une inflation galopante, qui a culminé à 8 % en 2022. Les banques centrales, après une certaine hésitation, ont réagi par des hausses successives des taux d'intérêt. La Banque du Canada a ainsi porté son taux directeur à 5 %, un sommet en 40 ans.

 

Pressions financières

La hausse des taux est devenue le principal défi des entreprises, selon Mia Homsy, vice-présidente, Main-d’œuvre et Intelligence économique à Investissement Québec. Une majorité d’entrepreneurs estiment que son plein impact est encore à venir. « Théoriquement, l'effet de la montée des taux prend 12 à 24 mois à se manifester. Nous sommes à 18 mois de la première augmentation, on en a donc pour plusieurs mois encore à en subir les conséquences », croit-elle.

 

Cela ajoute au fardeau financier des entreprises alors que l’heure a sonné pour le remboursement des aides d’urgence. Or, à quelques semaines de l’échéance de janvier 2024, une grande proportion d'entreprises n’avait pas encore remboursé leurs dettes.

 

Que réserve l’avenir?

Alors, sommes-nous à l'aube d'une récession ou simplement en phase de stagnation économique ? « Les prévisionnistes ne s’entendent pas sur cette question, affirme Mia Homsy. Ce qui est clair, c’est que les risques pour l'économie mondiale demeurent élevés, impactés par plusieurs facteurs. Il y a les tensions géopolitiques en Europe avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine, les changements climatiques qui perturbent les chaînes d'approvisionnement et des problèmes économiques dans des régions clés comme l'Europe et la Chine. Les États-Unis sont confrontés quant à eux à des défis quant à l'adoption du budget fiscal et à une potentielle récession. »

 

En dépit de cette situation, les indicateurs laissent entrevoir une baisse de l’inflation. « Les banques centrales sont en voie d'atteindre leur objectif de ramener l'inflation vers leur cible de 2 %. Actuellement, elle oscille entre 3 % et 4 %, on va donc dans la bonne direction », soutient Mia Homsy.

 

Adaptation et préparation

Dans un tel contexte, les entreprises doivent adopter une approche proactive, conseille Mia Homsy. « En période de ralentissement, bien des entreprises ont le réflexe de ralentir les investissements et les embauches pour conserver un fonds de roulement. Elles risquent alors de se faire devancer par d’autres qui auront décidé de profiter de ce moment pour investir dans la technologie, l’innovation et la formation de leurs employés. Ces entreprises seront alors en meilleure position pour profiter de la reprise », soutient-elle.

 

C’est le temps de réfléchir à ce qui peut être amélioré dans l’entreprise, que ce soit les produits ou les processus. Frédérik Clément, directeur de comptes au réseau régional à Investissement Québec, cite le cas d’une entreprise qui s’est dotée d’une machine robotisée pour la coupe de pièces de métal. Ce nouvel équipement a permis d’augmenter la productivité et de dégager une ressource qui a pu être formée pour réaliser des tâches spécialisées et à valeur ajoutée. Le travail de cet employé est ainsi plus valorisant, et l'entreprise a réussi à produire plus et à accroître la qualité de ses produits. « En misant sur l’innovation, les entreprises deviennent à la fois plus performantes et compétitives », affirme-t-il.

 

Les employeurs gagneront aussi à exercer une gestion prévisionnelle de leur main-d’œuvre. À l’heure actuelle, le marché du travail semble s’assouplir légèrement avec une diminution du nombre de postes vacants, qui est passé de 250 000 en juillet 2022 a près de 150 000 en octobre 2023. « Toutefois, la rareté des talents persiste puisque le nombre de chômeurs pour pourvoir ces postes reste faible, le ratio étant d’un par poste, comparativement à cinq il n'y a pas si longtemps, précise Mia Homsy. »

 

« Les employeurs recevront peut-être plus de CV en 2024, mais, dès 2025, les candidats se feront moins nombreux en raison de la courbe démographique, poursuit-elle. Pendant la prochaine décennie, les baby-boomers vont quitter massivement le marché du travail et il n’y aura pas assez de jeunes travailleurs pour les remplacer. La situation devrait se stabiliser autour de 2030. D’ici là, les entreprises doivent se concentrer sur la rétention des employés expérimentés tout en formant activement la nouvelle génération. »

 

Le ralentissement économique offre également une opportunité de revoir et optimiser les chaînes d’approvisionnement. La recherche de fournisseurs locaux, que plusieurs entreprises ont amorcée au plus fort de la pandémie, permet de réduire la dépendance aux marchés étrangers, ce qui peut également contribuer à une plus grande résilience face aux fluctuations du marché international.

 

En somme, 2024 se profile comme une année de défis, mais aussi d’occasions à saisir. Les entreprises qui sauront s’adapter et innover seront les mieux placées pour prospérer dans la nouvelle ère économique.

 

Des réponses à vos questions

Nous avons reçu un grand volume de questions fort intéressantes lors de la classe de maître. Par souci de temps, nous n’avons pas pu y répondre en direct, alors voici les réponses aux questions posées.

Quelles sont les solutions de financement pour des projets d’augmentation de la productivité?

 

Il existe plusieurs solutions de financement pour vos projets d’augmentation de la productivité. Vous pouvez visiter le site web d’Info entrepreneur pour consulter la liste complète des programmes, ou encore communiquer avec votre bureau régional pour être mis en contact avec un conseiller d’affaires principal qui saura évaluer vos besoins et vous référer aux bonnes ressources.

 

Est-ce qu'on devrait prévoir une suite au programme ESSOR?

 

Le programme Essor est toujours en vigueur. Pour connaitre toutes les informations en lien avec ce programme et être informé des mises à jour, visitez la page du programme ESSOR.

 

 

Quelles sont les ressources disponibles pour aider les entreprises dans le contexte inflationniste?

 

Les conseillers d’affaires principaux à Investissement Québec sont en première ligne pour répondre à vos besoins et prendre en charge vos projets d’affaires. Ils travaillent en collaboration avec tous les experts d’Investissement Québec ainsi que les partenaires de l’écosystème pour référer les entreprises aux ressources pertinentes, selon leurs besoins.

 

Pour prendre contact avec un conseiller d’affaires principal, contactez votre bureau régional.

Quel pourrait être l’impact sur l’économie de l'élection américaine prévue en novembre 2024?

 

L'impact de l'élection américaine, en novembre 2024, dépendra des politiques économiques adoptées par le nouveau gouvernement. Les décisions en matière de commerce international, de régulation financière et de dépenses publiques auront des répercussions sur les marchés financiers mondiaux, les flux commerciaux et, par conséquent, l'économie mondiale.

 

 

Est-ce que la situation économique actuelle aux États-Unis est propice au développement de marché? Les entreprises devraient-elles plutôt attendre en 2025?

 

L'opportunité pour les entreprises québécoises de se développer aux États-Unis en 2024 dépendra de divers facteurs propres à chaque entreprise, tels que leur secteur d'activité, leur modèle économique, et leur capacité à s'adapter aux conditions économiques changeantes. Certaines industries pourraient bénéficier d'un contexte favorable, par exemple les industries en hautes technologies et le secteur de la batterie sont favorisés par l’Inflation Reduction Act (IRA), ce qui, incidemment, pourrait se révéler avantageux. En revanche, d'autres entreprises pourraient préférer attendre des conditions plus stables en 2025.

 

 

Quel est l’impact économique de la guerre au Moyen-Orient sur les entreprises du Québec?

 

La guerre au Moyen-Orient peut influencer l'économie en perturbant les marchés pétroliers, en créant des incertitudes géopolitiques et en affectant les chaînes d'approvisionnement mondiales.

 

 

Est-ce que les effets du contexte économique sont différents dans les zones urbaines que dans les régions au Québec?

 

Les impacts économiques peuvent varier entre les zones urbaines et les régions au Québec en raison de différences sectorielles. Les zones urbaines peuvent bénéficier d'une diversité économique accrue et d'infrastructures développées, tandis que les régions peuvent être plus sensibles aux fluctuations dans des secteurs spécifiques, comme l'agriculture ou l'industrie manufacturière.

 

 

Est-ce que les grands donneurs d'ordre pourraient imposer plus tôt que tard des pressions économiques et surtout environnementales sur les PME de leurs chaines de valeur? Comment les PME doivent-elles s'équiper pour parer à ces éventuelles pressions?

 

Nous observons la multiplication de réglementations qui incitent et parfois contraignent les entreprises à intégrer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans leurs opérations. Les entreprises doivent donc se pencher sur cette question le plus rapidement possible. Les investisseurs et institutions financières tiennent de plus en plus compte des facteurs ESG dans leurs décisions d’investissement. En respectant ces normes, les entreprises pourront, à terme, d'une plus grande attractivité pour les prêts et les investissements. Ce faisant, elles renforceront leur capacité à anticiper les risques futurs et à rendre leurs projets plus résilients.

 

La mission d’Investissement Québec consiste à soutenir les entreprises québécoises, que ce soit par l'accompagnement ou par du financement, afin qu'elles puissent activement adopter des pratiques durables tout en répondant aux attentes grandissantes en matière d'ESG.

Comment la régionalisation des boucles d'approvisionnement et les effets de friendshoring et nearshoring pourraient-ils affecter les PME?

 

Les PME peuvent se positionner favorablement en raison de leur proximité, flexibilité et délai, et ainsi valoriser pécuniairement ces éléments différentiateurs qui génèrent aujourd’hui beaucoup de défis pour leurs acheteurs. Le friendshoring et le nearshoring représentent donc une occasion pour les PME du Québec d’augmenter leur capacité et leur productivité ainsi que de rencontrer les différentes certifications qui peuvent être requises.

Une partie de la pénurie de travailleurs semble s'expliquer par la démographie et était prévisible à l'avance. Quelles politiques les gouvernements devraient-ils examiner aujourd'hui pour aligner l'offre de travail à la demande dans 10 à 15 ans?

 

Pour aligner l'offre de travail à la demande dans 10-15 ans, il importe de développer aujourd’hui les compétences adaptées au marché de demain et de favoriser une immigration de travailleurs qualifiés pour combler les lacunes dans certains secteurs. De plus, des incitations à l'innovation, à la modernisation technologique et à l'amélioration de la productivité pourraient stimuler la croissance économique, créant ainsi plus d'opportunités d'emploi.

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