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Le 29 mars 2022

Fonds d’investissement — L’impact direct de l’investissement indirect

Soutenir la chaîne des capitaux pour favoriser la croissance des entreprises

Les fonds d’investissement ont un effet multiplicateur sur la disponibilité des capitaux, en plus d’avoir un impact direct sur le démarrage et la croissance des jeunes entreprises québécoises.

 

Benoit M Leroux, à la tête de la Direction principale Fonds d'investissement, nous explique comment Investissement Québec accompagne ces jeunes entreprises québécoises.

 

«Notre équipe contribue à la vitalité de l’écosystème financier du capital investissement au Québec. On investit dans les fonds qui investissent à leur tour dans les entreprises de façon à s’assurer que, quel que soit leur stade de maturité et leur secteur d’activités, elles puissent avoir accès à du capital suffisant et, surtout, à de l’accompagnement stratégique et à valeur ajoutée», explique Benoit M Leroux.

 

Photo d’entrepreneurs en réunion 

 

«Notre rôle est souvent méconnu d’autant plus qu’il s’exerce en arrière de la scène», ajoute-t-il. Sa division n’en a pas moins été active ces dernières années. Au 30 septembre 2021, la direction appuyait un total de 70 fonds d’investissement et gérait un portefeuille d’actifs évalué à plus de 2 milliards de dollars, soit une augmentation de 67 % en trois ans.

 

«C’est considérable, soutient M. Leroux. Ces 70 fonds soutiennent actuellement quelque 2000 entreprises. À peu près 75 % de notre capital est dans les firmes qui investissent en capital de risque et 25 % est déployé dans les fonds de capital de développement. On couvre ainsi toute la chaîne du capital investissement afin de stimuler l’innovation et la croissance des entreprises.»

 

La performance du portefeuille a aussi été au rendez-vous avec un rendement moyen d’un peu plus de 21 % au cours des trois dernières années.

 

Un peu d’histoire

 

Il y a 20 ans, il existait bien peu de chose en capital investissement au Québec, rappelle M. Leroux. «Il n’y avait pas d’écosystème structuré. À part les anges investisseurs, les entreprises qui avaient besoin de capitaux pour innover n’avaient personne vers qui se tourner. Ce n’est qu’en 2003, à la suite de la publication du rapport Brunet, qui visait à examiner le rôle de l’État québécois dans le capital de risque, que les choses ont commencé à évoluer.»

 

Une des recommandations du rapport visait la création de véhicules d’investissement capables de soutenir les entreprises sur la voie de l’innovation technologique. «C’est le modèle des fonds d’investissement, qui ont été créés il y a plus de 50 ans dans la Silicon Valley, qui a été adopté, raconte-t-il. C’est ce qui a marqué les débuts du capital de risque au Québec grâce à l’intervention du gouvernement du Québec par le biais d’Investissement Québec. Des firmes comme iNovia Capital, White Star Capital, Brightspark et plusieurs autres sont venues cogner à notre porte. La Société est ainsi devenue parmi le premier commanditaire de ces fonds.»

 

Une analyse approfondie

 

Comment se fait le choix des fonds dans lesquels Investissement Québec investit? «Avant de choisir un gestionnaire, on regarde les besoins dans la chaîne de capitaux de l’écosystème, explique Benoit M Leroux. Y a-t-il un manque à différents stades de maturité de l’entreprise, que ce soit à l’amorçage, le démarrage, le post-démarrage, la croissance et le développement, ou des lacunes à combler dans différents secteurs d’activités. On a identifié quatre secteurs prioritaires, soit les technologies de l’information, les technologies propres, les sciences de la vie et le manufacturier.»

 

L’analyse ne s’arrête pas là. Il veut également s’assurer que les fonds d’investissement sont capables d’offrir de l’expertise pointue et de l’accompagnement stratégique aux entreprises qu’ils financent. «On regarde si les équipes en place ont les compétences pour soutenir les entreprises et les aider à croître. On s’assure également qu’elles soient capables de générer du rendement.»

 

Investissement Québec peut aussi être à l’origine de la création d’un nouveau fonds en cas de manque dans la chaîne de capitaux sous l'angle de la complémentarité. «Depuis l’an dernier, on a lancé deux concours de fonds d’amorçage afin que des gestionnaires émergents nous soumettent des projets dans des secteurs à haut potentiel comme l’agroalimentaire, l’aérospatial, les sciences de la vie, explique M. Leroux. Une fois le nouveau fonds en place, les gestionnaires qui ont remporté l’appel d’offres deviennent des partenaires importants pour nos lignes d’affaires internes et aussi, l'ensemble des acteurs de l'industrie au profit des entrepreneurs.»

 

Un effet de levier

 

Plusieurs entreprises à succès ont cheminé à travers l’écosystème québécois. On peut citer Lightspeed, chef de file des logiciels de point de vente, qui a été soutenu au départ par iNovia Capital puis par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), avec la participation d'Investissement Québec, avant de faire son entrée en bourse en 2019. Hopper, une entreprise technologique qui facilite l’achat de billets d’avion au plus bas prix, a pu démarrer et croître grâce à Brightspark Ventures qui l’a soutenu pendant plus d'une décennie. AlayaCare est un autre bon exemple. L'entreprise de logiciels de soins de santé à domicile a d’abord eu l’appui d’InnovExport pour financer son démarrage. Le flambeau a été repris par la suite par iNovia Capital puis Investissement Québec et la CDPQ sont entrées dans la ronde pour contribuer au succès de l’entreprise.

 

«Nos investissements dans les fonds ont un effet de levier important, soutient Benoit M Leroux. Pour chaque dollar, le gestionnaire peut lever en moyenne de 9 à 10 fois le montant que l’on a injecté. Notre financement lui permet d’aller chercher des capitaux externes auprès d’institutionnels et d’investisseurs privés d’ici mais aussi d’ailleurs, ce qui n’était pas autant le cas il y a à peine trois ou quatre ans. Cela fait en sorte qu’il y a une plus grande disponibilité de capital pour les entreprises innovantes. Notre écosystème devient ainsi de plus en plus mature.»

 

«Investir dans les fonds d’investissement, c’est une façon de semer des graines pour stimuler la croissance des entreprises et conséquemment celle de l’économie québécoise, résume-t-il. Notre soutien financier se conjugue avec l’expertise sectorielle des gestionnaires des fonds d’investissement pour assurer le succès de nos entreprises.»

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